Prologue

L'écriture n'est pas le seul moyen dont nous disposons pour mettre en relief et en scène le quotidien. Aussi, m'a-t-il paru intéressant de faire intervenir la musique dans la description de notre quotidien. Dès lors un problème se posait : quelle musique choisir ? De quelle époque, de quel pays, de quel compositeur ? C'est la musique du Français Pierre Henry qui m'a semblée le mieux se faire l'écho du théâtre de Tchekov ou de la prose rythmée de Perros. Cette musique, dite concrète, prend en effet sa source dans les sons et les bruits quotidiens. Je me suis penché plus particulièrement sur son œuvre de 1963, « Variations pour une porte et un soupir », et ai décidé de tenter, moi-aussi, quelques 27 variations sur le quotidien. Voici donc « 27 Variations sur le soupir d'une porte » dont l'argument - et le protagoniste ? - principal est une porte qui grince (d'où ce « soupir »), que l'on ouvre et que l'on ferme sans cesse, sans vraiment y prendre garde.

Cette série de petits dialogues joués plus que récités pourra prendre place au cœur d'une scène dont on trouvera ci-joint la description assez peu détaillée pour permettre la liberté qui leur est pourtant nécessaire. Il sera peut-être souhaitable de laisser s'écouler un instant de répit ou deux entre chaque « variation ».