[1] Le lecteur averti y reconnaîtra bien sûr le titre de la dernière pièce pour piano (de dimensions relativement importante) de Scriabine, opus 72. A. Lischké écrit, dans le Guide de la Musique de Piano, chez Fayard, que « c'est un poème musical d'une densité exceptionnelle, parfaitement équilibré entre l'architecture et la formulation évolutive des idées. [...] Par son idée et son message, vers la flamme cherche pourtant à dépasser le stade d'expression pianistique de son auteur » (p. 775).

[2] Ce qui dans la traduction de notre édition se retrouve p. 360 : « Nous lui enlevons et brûlons tout mal et toute illusion. ».

[3] Dans le sens, où la citation de cet unique compositeur n'est pas innocente. Cf. p. 30.

[4] 1872-1915 pour Scriabine ; 1884-1937 en ce qui concerne Zamiatine.

[5] Nous nous appuierons en grande partie sur le documentaire « Un portrait d'Alexandre Scriabine : L'univers mystique d'Alexandre Scriabine » d'Olivier Becker, présenté sur ARTE dans le magazine Musica sous le titre « Vers le Flamme », diffusé le 8 janvier 1997.

[6] Elle dit à D-503 : « Tu ne sais pas mathématicien, qu'il n'y a de vie que dans les différences de potentiel. Et si la même chaleur ou le même froid règne partout dans l'univers, il faut les secouer pour que naissent le feu, l'explosion, la géhenne. » (p. 178).

[7] Dans son Prométhée ou Poème du Feu, Scriabine place toute son inspiration symboliste : « les couleurs se modifieront dans la salle de concert, elles s'embraseront, se transformeront en langues de feu, la musique elle-même sera comme le feu ».

[8] « Sur ces soixante-six rangs, l'épanouissement des visages et le bleu des yeux reflétaient l'éclat du ciel, à moins que ce ne fût l'éclat de l'État Unique. » (p. 55), puis, en fait d'extatique : « Ce fut une seconde incommensurable. La main retomba après avoir branché le courant. Une lame électrique scintilla d'un éclat aigu, insupportable, et un craquement se fit entendre dans les tubes de la Machine. Le corps disloqué se recouvrit d'une fumée légère et brillante puis se mit à fondre, à se liquéfier avec une rapidité fantastique. » (p. 58).

[9] « Méphi, c'est Méphisto. » explique I-330 (p. 168).

[10] On pourrait même distinguer le lecteur de l'œuvre - donc nous - du lecteur auquel s'adresse le personnage qui tient son journal.

[11] Cf. J. L. Borges, Fictions, La bibliothèque de Babel, Gallimard, Folio, 95, p. 80.