Rapide Biographie
de Vladimir Horowitz




  • Né à Kiev, en Russie le 1er Octobre 1904, Vladimir Horowitz fut l'un des plus grands pianistes de tous les temps. Son père était ingénieur et sa mère musicienne. Il commença à étudier le piano avec celle-ci à l'âge de six ans. Il avait quinze ans lorsqu'il entra au conservatoire de sa ville natale pour y étudier avec Félix Blumenfeld. Brillamment reçu à son diplôme deux ans plus tard, il se lance immédiatement dans sa carrière professionnelle. Il fit ses débuts dans la ville voisine, Kharkov, où il reçut un accueil enthousiaste. Après avoir donné plusieurs autres concerts dans cette ville, ainsi qu'à Kiev, il alla se produire à Moscou et à Leningrad, où il remporta d'autres triomphes. Ainsi commença ce qui devait être l'une des carrières les plus spectaculaires du siècle. Pendant la saison 1924-25, à l'âge de vingt ans, il donna soixante-dix concerts, dont vingt-trois rien qu'à Leningrad, faisant salle comble à chaque fois.

  • A l'automne de 1925, il investit ce qu'il avait gagné dans une tournée de concerts à Berlin, Hambourg et Paris. Son jeu phénoménal lui valut une renommée qui se répandit rapidement. L'ayant entendu à Paris, l'impresario américain Arthur Judson lui offrit un contrat pour une tournée aux Etats-Unis en 1928.

  • Les débuts américains de Horowitz eurent lieu le 12 janvier 1928 au Carnegie Hall, où il joua le concerto en si bémol mineur de Tchaïkovski avec l'Orchestre Philharmonique de New-York sous la direction de Sir Thomas Beecham qui, ce jour-là, faisait également ses débuts en Amérique. Ce concert est un moment de l'histoire musicale de New York qui ne risque guère d'être oublié, tant la prestation de Horowitz fit sensation. Le New York Times relata que "les touches du piano fumaient" et que, pendant la majeur partie de l'entracte, le public avait continué à applaudir et à rappeler le pianiste. "Cela faisait des années", écrivit Olin Downes, "qu'un pianiste n'avait pas déchaîné un pareil enthousiasme parmi le public de cette ville". C'était pourtant l'époque où Rachmaninoff, Paderewski et Hofmann régnaient en maîtres.

  • En 1933, Horowitz joua en soliste pour la première fois avec Arthuro Toscanini. Le maestro l'avait choisi pour interpréter le concerto n 5 "L'Empereur" dans le cadre d'un cycle Beethoven qu'il donnait avec l'Orchestre Philharmonique de New York. C'est pendant la préparation de ce concert que le pianiste rencontra la fille de Toscanini, Wanda, qu'il épousa en décembre de la même année à Milan.

  • Se produisant en Europe et en Amérique, Horowitz fut bientôt considéré comme un géant du clavier, sa réputation de pianiste ne le cédant désormais à personne. En 1940, il s'établit à New York et, pendant la guerre, donna des concerts qui contribuèrent à faire souscrire des millions de dollars à l'emprunt de la défense nationale. L'un de ces concerts - au cours duquel il joua le concerto en si bémol de Tchaïkovski avec Toscanini et l'Orchestre de la NBC à Carnegie Hall le 25 avril 1943 - rapporta à lui seul, onze millions de dollars en souscriptions aux bons de la défense.

  • En 1953, le pianiste cessa de se produire en concert à cause d'une profonde dépression due en grande partie au suicide de sa fille unique. Au cours des douze années suivantes, il s'employa à aider quelques artistes au talent prometteur, à faire de trop rares enregistrements et à réaliser plusieurs projets de recherche, dont une étude de la musique de Muzio Clementi.

  • Le 9 mai 1965, il réapparut en public lors d'un récital déjà légendaire, au Carnegie Hall. Ce n'était que la première d'une nouvelle série d'apparitions triomphales, non seulement à New York mais aussi à Boston, Chicago, Washington, Cleveland, etc. Après une autre interruption entre 1969 et 1974, Horowitz effectua plusieurs grandes tournées aux Etats-Unis et au Canada. En 1982, sur l'invitation de Prince Charles, il donna, au Royal Festival Hall de Londres, son premier concert européen en l'espace de trente et un ans. Depuis lors, il a non seulement effectué plusieurs visites en Europe mais aussi joué au Japon et, au printemps de 1986, est revenu dans son pays natal pour la première fois après soixante et un ans d'absence, donnant des concerts à Moscou et à Leningrad.

  • "Si, par quelque tour du destin, il était donné à un sourd de naissance d'entendre pour une heure seulement, il serait bien avisé de la passer avec Horowitz", a écrit James Hilton. "En effet, le jour où j'ai écouté Horowitz pour la première, ce fut presque comme cela, comme si je n'avais jamais vraiment entendu un piano auparavant, comme si l'instrument lui-même ne savait pas encore ce dont il était capable avant la venue d'Horowitz".



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