Quelques Ouvrages
(en construction)
- "Propos de Musiciens", consacré à Horowitz, Ozawa, Bernstein, Yo-Yo Ma et Serkin, par Hélène Epstein aux éditions Alinéa.
- Biographie
Quelques Citations
- "Le piano, à la fin, il [Glenn Gould] veut le fuir, mais pianiste il est né, pianiste il mourra. Non seulement, Gould était son piano, quand il jouait, mais il était piano, il pensait piano, il s'intéressait même aux pianistes et singulièrement au plus pianiste des pianistes, Horowitz. [...] Horowitz était un peu Gould : lui aussi détestait l'avion, utilisait au piano une position très basse, les coudes en dessous du clavier, suivait de fantasques régimes alimentaires, se cloîtrait souvent pour se protéger des autres, avait peur des contaminations, détestait la routine des concerts, qu'il annulait souvent et dont il s'éloigna pendant plus de vingt ans dans toute sa carrière, notamment de 1935 à 1939, puis de mars 1953 à mai 1965. Il revint sur la scène un an après que Gould s'en fut retiré, pour des raisons identiques à celles de son aîné : la dépression, ce dégoût et cette fatigue des autres.
Mais l'hostilité tenait surtout à ce que Gould était passablement Horowitz. Il existe des similitudes stylistiques évidentes : liberté par rapport au texte allant jusqu'à la distorsion, goût des transcriptions, des improvisations et des pastiches, désir de composer, mélange incroyable de rapidité et de clarté qui, par l'affranchissement métrique, donne l'illusion de l'accélération temporelle, sens de l'intensité rythmique qui informe tout le jeu.
Si l'on écoute par exemple les Sonates de Haydn qu'ils enregistrèrent l'un et l'autre, ce qui frappe, c'est combien la direction d'un morceau est toujours l'essentiel, même si l'un et l'autre la visent par des moyens opposés, apolliniens chez Gould ou dionysiaques chez Horowitz, pour reprendre la distinction de Nietzsche. Leurs approches de Scarlatti, si dissemblables par l'emploi de la pédale et des phrasés romantiques chez Horowitz, se ressemblent malgré tout par la légèreté de la pulsation et la cohérence du discours. Les portraits se brouillent donc, les rôles s'échangent : Gould le classique joue Grieg ou Scriabine, Horowitz le romantique s'adonne à Scarlatti ou Clementi.
Il n'en reste pas moins que Gould est un pianiste de la clarté des textures harmoniques et de la cohésion des structures, et qu'Horowitz cherche la couleur mélodique et la beauté plastique du son. L'un dit la musique, l'autre la chante."
Michel Schneider dans "Glenn Gould piano solo" chez Folio (p.248-250)
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