[1] C'est sous ce nom novlangue d'Angsoc qu'Orwell, par l'intermédiaire de Winston, appelle le « socialisme anglais » (p. 56).

[2] Selon B. Gensane (p. 31), « on comprend également pourquoi dans 1984 la société totalitaire est donnée sans qu'on explique réellement sa formation, celle-ci ayant été longuement décrite dans La Ferme des animaux, les cochons de la fable préfigurant le Parti Intérieur de 1984. ».

[3] « Quant à Big Brother lui-même (si l'on peut dire), on le trouve déjà dans Un peu d'air frais (ainsi que dans Et Vive l'aspidistra !) sous les traits de ces élites mystérieuses qui se situent hors du champ démocratique, se cooptent et façonnent la vie des masses » expose B. Gensane p. 60.

De même, il rappelle qu' « entre les deux guerres, existait une publicité pour des cours par correspondance qui suggérait : « Let Me Be Your Big Brother » dont Orwell s'est certainement inspiré. » (note 3, p. 66).

[4] B. Gensane souligne que les portraits énormes sur les affiches « renvoient à Staline, mais qui ne sont pas sans rappeler le fameux placard de 1914 où le ministre de la guerre, Lord Kitchener, appelait ses compatriotes au combat (VOTRE PAYS A BESOIN DE VOUS). » p. 60-61.

[5] Winston confirme : « C'était un de ces portraits arrangés de telle sorte que les yeux semblent suivre celui qui passe. » (p. 12).

[6] Winston se pose d'ailleurs la question : « Il se demanda, comme il l'avait fait plusieurs fois déjà, s'il n'était pas lui-même fou. Peut-être un fou n'était-il qu'une minorité réduite à l'unité. » (p. 117).

[7] On pourra souligner l'onomastique de cette chambre 101 : on y verra soit le signe d'un passage dans la symétrie du nombre, ou plutôt l'omniprésent manichéisme qui règne dans l'oeuvre.

[8] Dans Shooting an Elephant , CEJL I, p. 265, on trouve déjà des traces du personnage ambivalent de Goldstein à travers l'Orwell, ancien officier de police, qui parle ainsi : « A Moulmein, en Birmanie Inférieure, un grand nombre de personnes me haïssait ; pour la première fois de ma vie, j'étais un homme suffisamment important pour que cela m'arrive ».

[9] Selon B. Gensane, Goldstein est « l'ennemi de la société, juif comme Trotski et dont il porte la barbiche » p. 60.

[10] Le nom de ce personnage est même passé en tant qu'insulte dans la langue de 1984 : « "Goldstein !" hurla le garçon, tandis que la porte se refermait sur lui. » (p. 40).