Les échos du texte


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Nous pouvons observer dans cette nouvelle la mise en oeuvre d'un texte en perpétuel écho par rapport à lui-même, selon la même esthétique qui, comme nous l'avons remarqué plus haut, octroyait un ou plusieurs "double" aux personnages porteurs de sens. Dürrenmatt propose dans le texte, les mots comme des reflets, les phrases comme des échos : "Elle bondit sur ses pieds, instinctivement, pour mettre en fuite les créatures accroupies; ses images bondirent simultanément.", "Elle s'étira, étendit les bras, mugit; avec elle s'étirèrent, étendirent les bras et mugirent une infinité de créatures semblables", "Il la poussa avec ses cornes, la jeune fille ne bougea pas, pas une ne bougea.", ou encore "Leurs danses les rapprochaient et les éloignaient, leurs images se rencontraient, se recouvraient, se transperçaient. Il y avait partout un minotaure qui dansait et qui tournait sur lui-même,". On doit cependant distinguer ce jeu d'écriture, fondé sur l'imitation et la mise en parallèle plus ou moins naïve, des actions du personnage et de ses reflets, d'autres procédés, que nous verrons plus loin, qui ordonnent une sorte de rituel chorégraphique de mots et parfois bâtissent une mimétique verbale du labyrinthe.