Le Minotaure comme "fil d'Ariane" du récit


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Si l'on se reporte au schéma d'apparition et de disparition des personnages, on pourra remarquer que le seul qui soit continuellement présent est le Minotaure... que le mythe honore ! Il est le seul qui parvienne à cheminer dans le labyrinthe de l'écriture et à y rester constamment. En regardant le petit schéma, on sera conforté dans l'idée que le Minotaure constitue le "fil d'Ariane" du récit. On peut même avancer que le fil rouge qu'accroche Ariane autour des cornes du Minotaure à la fin de la nouvelle est appelé par l'aspect labyrinthique et interminable de la première phrase au cours de laquelle on apprend que c'est une chaîne humaine qui liait le Minotaure à l'extérieur. Attardons-nous aussi sur les oiseaux charognards que l'on avait mentionnés comme pendants du Minotaure lui-même. En effet, ils reviennent dans le texte à trois reprises comme une sorte de glas. La première fois, il ne sont pas nommés autrement que comme "buisson fourni de plumes, de cous, d'yeux, de becs". La seconde fois, par contre, ils sont exceptionnellement détaillés et la variété de leurs espèces est mentionnée : "gypaètes, percnoptères, vautours à calotte, vautours moines, vautours royaux, milans, condors et urubus happaient, avalaient, replongeaient dans la mêlée; frappant sans relâche". Enfin, on peut voir leur dernière apparition comme ce qui reste du Minotaure, une fois que celui-ci a été tué. Ils dévoreront cependant le Minotaure comme ils l'ont fait pour les humains : "Puis, avant que le soleil n'arrive, vinrent les oiseaux.". Comme le Minotaure qui tuait par trois fois le tribut humain versé à Minos, les oiseaux prennent à trois reprises leur tribut de sang.